PROGRÈS ET CHÔMAGE

le mardi, 01 Janvier 2019. Démocratie économique/Dividende

39. Que faites-vous avec le problème du chômage?

S'il ne s'agissait que d'ouvrage, n'importe qui peut s'en trouver, ne fût-ce qu'à creuser un trou, le remplir, recreuser, réremplir. Mais même si le chômeur se mettait à faire ça, il n'aurait pas un sou de plus. Pourquoi demander du travail, quand c'est de l'argent qu'il faut? Le remède ce n'est pas l’emploi, c’est l’écoulement des produits. Et l'écoulement de tous les produits ferait renaître l'emploi.

Le système continue à exiger l'emploi pour avoir droit à des produits qui se passent de plus en plus de l'emploi.

40. Nous ne voulons pas des machines qui nous volent nos emplois.

Comment? Le progrès serait-il donc un adver saire de l’humanité? Faudrait-il donc renoncer à l’instruction, aux découvertes, fermer les universités et les laboratoires?

Il ne faut pas supprimer le progrès, il faut le rendre libérateur de l’humanité.

41. Le progrès serait donc une bonne chose?

Mais certainement! La machine qui fait ce que faisaient dix hommes c’est un progrès, c’est une bonne chose, c’est une avance vers le but cherché.

Le progrès veut nous libérer du travail pour l’entretien de notre vie matérielle et nous laisser du temps pour des loisirs. Mais il faut que tous puissent acheter leur part du progrès.

Le progrès devrait nous donner un meilleur ni veau de vie, nous enlever le souci du lendemain.

42. Comment faire de la machine notre alliée?

Par le Dividende Social: en ajoutant le Dividende Social aux salaires on pourrait acheter les produits du progrès.

43. Ne serait-ce pas une autre charge sociale au détriment de ceux qui travaillent?

N'allons pas confondre le Dividende Social avec les programmes d’aide comme le bien-être social et autres. Les fonds servant à ces programmes sont prélevés sur les revenus des autres membres de la société. On donne un peu de pouvoir d'achat aux plus démunis et on enlève du pouvoir d'achat aux autres.

De plus ces programmes sociaux démoralisent, parce qu'ils punissent le travail. Le secouru qui accepte de travailler, même au salaire minimum, perd le droit à ses allocations de chômage ou d’aide sociale. Il est humilié, on lui fait dire et sentir qu'il est à charge des autres.

Le Dividende Social n'a aucun de ces caractères malfaisants. C'est un revenu distribué à tous, parce qu'il appartient à tous. Il ne crée de charge pour personne, ne nécessite aucun emprunt, aucun impôt. Il ne crée pas d'inflation, parce qu'il est conditionné par la présence des produits.

Le Dividende Social n'est pas une aumône publique, mais une répartition de revenus aux sociétaires.

Le progrès dans le volume de la production demande le progrès dans le volume de l’argent.

Avec le Dividende Social, la machine devient l’allié de l’homme, et non son ennemi

En 1850, au tout début de la Révolution industrielle, l’homme faisait 20% du travail, l’animal 50%, et la machine 30%. En 1900, l’homme accomplissait seulement 15% du travail, l’animal 30%, et la machine 55%. En 1950, l’homme ne faisait que 6% du travail, et les machines accomplissaient le reste — 94%. Et nous n’avons encore rien vu, puisque nous entrons maintenant dans l’ère de l’ordinateur. Une «troisième révolution industrielle» a commencé avec l’apparition des transistors et de la puce de silicone, ou microprocesseur.

Regardez la caricature en page couverture: c’est un fait, le progrès — l’automation, les robots, la technologie — remplace de plus en plus le labeur humain. Les ouvriers ainsi remplacés par la machine se retrouvent sans emploi. La technologie est-elle donc un mal? Faut-il se révolter et détruire les machines parce qu’elles prennent notre place?

Non; si le travail peut être fait par la machine, tant mieux, puisque cela permet à l’homme de se consacrer à d’autres activités, des activités libres, des activités de son choix. Mais cela, à condition de lui donner un revenu pour remplacer le salaire qu’il a perdu avec la mise en place de la machine; sinon, la machine, qui devrait être l’alliée de l’homme, devient son adversaire, puisqu’elle lui enlève son revenu et l’empêche de vivre. Le Pape Jean-Paul II avait dit à Toronto, le 15 Septembre 1984:

«La technologie a tant contribué au bien-être de l’humanité; elle a tant fait pour améliorer la condition humaine, servir l’humanité et faciliter son labeur. Pourtant, à certains moments, la technologie ne sait plus vraiment où se situe son allégeance: elle est pour l’humanité ou contre elle... Pour cette raison, mon appel s’adresse à tous les intéressés... à quiconque peut apporter une contribution pour que la technologie qui a tant fait pour édifier Toronto et tout le Canada serve véritablement chaque homme, chaque femme et chaque enfant de ce pays.»

Un dividende à chaque homme, chaque femme et chaque enfant du pays, afin de pouvoir acheter la production faite par la machine: voilà ce qui ferait véritablement la technologie servir tous les Canadiens, et faire de la machine l’alliée de l’homme.

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