Paroles de Jean-Paul II lors de la béatification de Mère Marie-Léonie Paradis

Marie-Léonie Paradis, religieuse canadienne, sera canonisée à Rome le 20 Octobre 2024

Sainte Marie-Léonie Paradis

Voici ce que Jean-Paul II déclarait au sujet de Mère Marie-Léonie Paradis, lors de l’homélie de la messe de béatification célébrée le 11 septembre 1984 au Parc Jarry à Montréal:

Aujourd’hui, dans ce livre vivant des saints et des bienheureux de l’Église qui demeure depuis des siècles en terre canadienne s’ajoute un nom nouveau: Sœur Marie-Léonie Paradis.

Cette femme de chez vous, humble parmi les humbles, prend rang aujourd’hui parmi ceux que Dieu a élevés à la gloire, et je suis heureux qu’une telle béatification ait lieu pour la première fois au Canada qui fut son pays.

Née de parents simples, pauvres et vertueux, elle a très vite saisi la beauté de la vie religieuse et elle s’y est engagée par ses vœux, chez les Sœurs Marianites de Sainte-Croix. Elle n’a jamais remis en question ce don à Dieu, même au milieu des épreuves de la vie communautaire à New-York et en Indiana. Et lorsqu’elle a été désignée pour servir dans un collège à Memramcook en Acadie, sa vie de religieuse était si rayonnante qu’elle a spontanément regroupé autour d’elle des jeunes filles qui voulaient elles aussi consacrer leur vie à Dieu. Avec elles, et grâce à la compréhension de Monseigneur LaRocque, évêque de Sherbrooke, elle a fondé la congrégation des Petites Sœurs de la Sainte-Famille, toujours florissante et si appréciée.

Sans jamais douter de son appel, elle a souvent demandé: «Seigneur, montre-moi tes chemins», pour savoir la forme concrète de son service dans l’Église. Elle a trouvé et proposé à ses filles spirituelles un engagement particulier: le service des maisons d’éducation, le service des séminaires, des maisons de prêtres. Elle ne craignait pas les diverses formes du travail manuel qui est le lot de tant de gens aujourd’hui, qui a été à l’honneur dans la sainte Famille, dans la vie même de Jésus à Nazareth. C’est là qu’elle a vu la volonté de Dieu sur sa vie. C’est en accomplissant ces tâches qu’elle a trouvé Dieu. Avec les sacrifices inhérents à ce travail, mais offerts par amour, elle y a connu une joie et une paix profondes. Elle savait qu’elle rejoignait l’attitude foncière du Christ, «venu non pour être servi mais pour servir». Elle était toute pénétrée de la grandeur de l’Eucharistie, et de la grandeur du sacerdoce au service de l’Eucharistie: c’est l’un des secrets de ses motivations spirituelles. (...)

Cette nouvelle béatification d’une religieuse canadienne nous rappelle que le Canada a bénéficié abondamment de l’apport de nombreuses communautés religieuses, dans tous les secteurs de la vie ecclésiale et sociale: prière contemplative, éducation, assistance des pauvres, soins hospitaliers, apostolat de toute sorte. C’est une grande grâce. Et si, aujourd’hui, les services peuvent être divers et évoluer selon les besoins, la vocation religieuse demeure un don de Dieu merveilleux, un témoignage hors pair, un charisme prophétique essentiel à l’Église, pas seulement pour les services très appréciables pris en charge par les Sœurs, mais d’abord pour signifier la gratuité de l’amour dans un don nuptial au Christ, dans une consécration totale à son Œuvre rédemptrice.

Et je me permets de poser cette question à tous les chrétiens assemblés ici: le peuple canadien sait-il toujours apprécier cette grâce? Aide-t-il les religieuses à trouver et à affermir leur vocation? Et vous, chères Sœurs, mesurez-vous la grandeur de l’appel de Dieu et le style de vie radicalement évangélique qui correspond à ce don?

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