Dieu ou le veau d’or

Homélie de Mgr Valentin Masengo de la République Démocratique du Congo

Homélie de Mgr Valentin MASENGO, évêque de Kabinda en République Démocratique du Congo, jeudi le 7 avril 2011 à l’église Saint-Michel de Rougemont, durant notre semaine d’étude:

Frères et soeurs bien-aimés, rassemblés par le Seigneur, pratiquement au terme de notre semaine de formation, nous avons été assidus pendant toute cette semaine, pas seulement à cet enseignement sur le Crédit Social, mais aussi à la Parole de Dieu et au partage du Pain qui vient du Ciel. Les lectures de chaque jour nous ont aidés à pouvoir entrer davantage en profondeur dans ce temps de carême, pour que nous ne puissions pas continuer à endurcir notre coeur — ou du moins le monde, le monde d’aujourd’hui, pour qu’ils ne puissent pas continuer à endurcir leur coeur.

Dieu ou le veau d’or — tel est le problème qui se pose dans le monde d’aujourd’hui. Disons que ce problème ne date pas d’aujourd’hui, puisque déjà du temps de Moïse même dans le désert, ce problème s’est posé. Nihil novi sub sole disent les sages latins et disent aussi les Saintes Écritures: Il n’y a rien de nouveau sous le soleil (Ecclesiaste 1, 9).

Dieu ou le veau d’or, ça semble être le combat continuel de l’homme. Même dans les institutions où nous croyons que nous sommes en sécurité en ce qui concerne la vérité, le doute continue à exister. Pour le peu de temps que Moïse est allé sur le Mont Sinaï, qu’il a traîné quelque peu — lui ne traînait pas, il faisait son devoir — le peuple a compris que les choses tournaient peut-être mal, et il s’est voué à l’idolâtries, au veau d’or.

Mgr Valentin Masengo

Aujourd’hui encore, nous en sommes là, et dans l’Évangile le Christ nous parle de la vérité et du témoignage pour la vérité. Ça c’est Dieu; et le contre-témoignage, c’est le veau d’or. Aujourd’hui, on parle beaucoup de la situation critique de l’Église, cette Église qui souffre. Elle souffre puisque ses propres enfants sont devenus les déconstructeurs de l’enseignement de Dieu, de l’enseignement de Jésus-Christ, de l’enseignement du Magistère. On dirait que l’homme réellement aime le mensonge. Ce qu’on a enseigné depuis 2000 ans, on trouve encore aujourd’hui des gens qui sont capables de déconstruire tout cela pour ramener l’homme à adorer le veau d’or.

Nous l’avons dit il y a quelques jours dans une conférence que cette déconstruction était une volonté de détruire l’Église de la part des francs-maçons ou d’autres institutions, y compris les institutions financières et bancaires qui, elles, ont innové, ont donné une nouvelle éthique, et veulent coûte que coûte que cette nouvelle éthique puisse atteindre le monde entier.

La déconstruction, c’est le travail des faux théologiens, ou des théologiens qui nous ramènent encore aujourd’hui à ce veau d’or. Oui, la loyauté s’est enfuie de chez les humains, et à son prochain chacun dit des mensonges. D’une lèvre flatteuse, d’un coeur double on parle, dit le Psalmiste. Telle est la situation qui inquiète, et qui fait que la souffrance de l’Église ne fait que grandir chaque jour. Notre prière, dans de pareilles circonstances, est de demander au Seigneur que Son Esprit descende sur ceux qui veulent encore continuer à adorer le vrai Dieu, à reconnaître la vérité et à vivre de la vérité comme le Christ Lui-même l’a dit : «Je suis la Vie, je suis la Voie, je suis la Vérité.»

Cette vérité, on ne l’accepte pas toujours, et même on la combat aussi de toutes les façons. C’est ce que nous avons appelé la déconstruction. Cette déconstruction ne se fait pas de l’extérieur, elle entre à l’intérieur de l’Église aujourd’hui, elle trouve de nouvelles stratégies pour que des gens que nous croyons être des serviteurs de Dieu qui, comme Moïse, doivent transmettre la Parole de Dieu, aujourd’hui s’introduisent dans la bergerie et commencent à déconstruire petit à petit, à donner des conférences qui détruisent, à donner des conférences qui découragent, qui finalement amènent à un doute continuel et perpétuel qui ne nous aide pas à avancer.

La vérité vient de Dieu, et je crois que c’est aussi un combat de pouvoir observer cette vérité. Que nous soyons capables, par la prière, par le sacrifice, par l’Eucharistie, de pouvoir accepter la vérité, et rejeter aussi toutes ces contrevérités qui aujourd’hui, on dirait, deviennent monnaie courante et pour lesquelles tout est déployé pour pouvoir décourager les enfants de Dieu. Prions le Seigneur notre Dieu, et une fois de retour dans nos pays respectifs — puisque nous savons que nous sommes venus ici pour le combat, le combat pour la vérité, le combat aussi pour le crédit social, prions pour que tout cela amène le genre humain à comprendre la vérité, à comprendre le vrai Dieu et à pouvoir l’adorer sans embâge, sans reculer. Que le Seigneur surtout puisse poser Sa main sur les Pèlerins de saint Michel dans leur travail de chaque jour, dans leur combat pour la vérité, dans leur combat pour l’adoration du vrai Dieu et non pour l’adoration du veau d’or. Que le Seigneur nous donne cette grâce et qu’Il nous bénisse, Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.

Mgr Valentin MASENGO
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