Canonisation de Jacinthe et François Marto

13 mai 2017: centenaire des Apparitions de Notre-Dame du Rosaire à Fatima

Le 13 mai 2017, à Fatima au Portugal, 100 ans jour pour jour après la première apparition de la Vierge Marie à trois petits pastoureaux, le Pape François présidait devant plus de 500 000 fidèles (voir page 13) une messe pour la canonisation de deux des trois petits voyants, Jacinthe et François Marto, décédés à l’âge de 9 ans et 10 ans, faisant d’eux les plus jeunes saints canonisés non martyrs de l’Église. Ils avaient d’abord été déclarés bienheureux par le Pape Jean-Paul II le 13 mai 2000, aussi à Fatima (voir page 14), et c’est au cours de cette cérémonie que le fameux «troisième secret» de Fatima fut rendu public (voir page 15).

De toutes les apparitions mariales de l’histoire, Fatima est sans contredit la plus marquante, avec un message qui est toujours aussi actuel et nécessaire: en bonne Mère qui se soucie du salut de tous ses enfants, Marie nous rappelle l’existence de l’enfer, et nous donne les moyens pour l’éviter, et obtenir aussi la paix pour le monde: conversion, pénitence, la récitation quotidienne du chapelet et la consécration à son Coeur immaculé.

Voici une biographie de ces deux nouveaux saints, tirée des lettres mensuelles d’août 2000 et de mars 2006 de l’Abbaye Saint-Joseph de Clairval, qui, tout en donnant le récit des apparitions, nous montrera jusqu’à quel degré héroïque ces deux jeunes enfants ont vécu et mis en pratique les demandes de la Mère de Dieu, devenant ainsi des modèles à imiter non seulement pour les autres enfants, mais pour les gens de tout âge du monde entier.

A. Pilote

par Dom Antoine-Marie, o.s.b.

François Marto est né le 11 juin 1908, et sa soeur Jacinthe, le 10 mars 1910. Leur cousine Lucie, qui verra avec eux la Sainte Vierge, est née le 22 mars 1907. Tous trois sont originaires d’un hameau nommé Aljustrel près de Fatima, au centre du Portugal. Dans le foyer Marto, on respire une ambiance chrétienne, fondée sur une solide honnêteté naturelle. L’amour de la vérité – on ne doit pas mentir – est une règle fondamentale soigneusement respectée. L’amour de la pureté est un autre trait distinctif de la famille: divertissements, paroles, attitudes, tout est honnête, délicat et pur. La piété chrétienne et la prière, l’assistance à la Messe dominicale, la réception des sacrements, sont habituelles.

Les paysans d’Aljustrel vivent pauvrement des ressources de leurs terres pierreuses et de leurs brebis. Lucie, François et Jacinthe ont l’habitude de réunir leurs troupeaux pour les faire paître ensemble, et ils organisent des jeux qui n’empêchent pas la vigilance. Un jour du printemps 1916, un Ange leur apparaît; courbant le front jusqu’à terre, il dit par trois fois: «Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas!» Lors d’une deuxième apparition, en été, l’Ange leur recommande d’offrir à Dieu «des prières et des sacrifices». Il revient en septembre, tenant un calice surmonté d’une Hostie d’où coulent des gouttes de sang. L’Ange s’agenouille avec les enfants et leur fait répéter trois fois: «Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son Coeur Sacré et par l’intercession du Coeur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs».

Le 13 mai 1917, Lucie, François et Jacinthe ont conduit leurs brebis en un lieu appelé Cova da Iria. Il est midi et le ciel est limpide. Soudain, un éclair traverse les airs. Croyant à la venue d’un orage, les enfants poussent le troupeau vers le fond de la combe. Là, se tient devant eux une jeune fille d’une beauté extraordinaire, toute lumineuse, vêtue d’une longue robe blanche et d’un voile qui descend jusqu’aux pieds; ceux-ci sont posés sur un léger nuage qui effleure un petit chêne vert. Elle paraît avoir dix-huit ans. Lucie lui demande: «De quel endroit êtes-vous, Madame? – Je suis du Ciel. – Et que désirez-vous de nous ? – Je viens pour vous demander de vous trouver ici six fois de suite, à cette même heure, le 13 de chaque mois. Après, je vous dirai qui je suis et ce que je désire de vous. – Vous venez du Ciel!... et moi, irai-je au Ciel ? – Oui, tu iras. – Et Jacinthe ? – Aussi – Et François ? – Il ira aussi; mais il devra dire beaucoup de chapelets…»

Qui nous fera voir le bonheur? (Ps 4,7)

Le premier enseignement de la Sainte Vierge à Fatima est le rappel de la réalité du Ciel. Dieu nous a mis au monde pour Le connaître, L’aimer et Le servir, et ainsi parvenir au Paradis. Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiés, entrent au Ciel où ils sont pour toujours semblables à Dieu, parce qu’ils Le voient tel qu’il est (1 Jn 3, 2), face à face (cf. 1 Co 13, 12). Cette vie parfaite de communion et d’amour avec la Très Sainte Trinité, avec la Vierge Marie, les anges et les saints, tout en résultant d’un don gratuit de Dieu, est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif. Dieu, en effet, a mis dans le coeur de l’homme le désir du bonheur afin de l’attirer à Lui.

L’espérance du Ciel nous apprend que le vrai bonheur ne réside ni dans la richesse ou le bien-être, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune oeuvre humaine, si utile soit-elle, comme les sciences, les techniques et les arts, ni dans aucune créature, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour. «Dieu seul rassasie», dit saint Thomas d’Aquin.

Après avoir fortifié les enfants par la promesse inestimable du Ciel, la Dame les introduit dans le mystère de la Rédemption auquel, avec une exquise délicatesse, elle leur demande de s’associer:

Alain Pilote rédacteur
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