Qui est le pape Léon XIV?

Robert Francis Prevost est né le 14 septembre 1955 à Chicago, aux États-Unis, de Louis Marius Pre- vost (1920-1997) et de Mildred Agnes Martinez (1911- 1990), eux aussi natifs de Chicago. Ils se sont mariés le 29 janvier 1949 en la cathédrale du Saint-Nom de Chicago.

Son père, d'ascendance française et italienne, est un ancien lieutenant de vaisseau de l'US Navy du- rant la deuxième guerre mondiale. Il devient ensuite surintendant du district scolaire 167 de Brookwood à Glenwood dans l'Illinois. Sa mère, bibliothécaire en- gagée dans la vie paroissiale, est une femme métisse d'ascendance créole louisianaise, et dont deux de ses sœurs étaient religieuses.

Son grand-père paternel, Jean Lanti Prevost, alias John R. Prevost, né à Turin en Italie et mort à à Dé- troit en 1960, était professeur de langues romanes. Sa grand-mère paternelle, Suzanne Louise Marie Fontaine, née au Havre en France et morte en 1979 à Détroit, est une Française d'origine normande, arrivée aux États-Unis en 1915.

Son enfance

Surnommé Bob ou Rob durant son enfance, Ro- bert Francis Prevost grandit dans le village de Dolton, dans la banlieue sud de Chicago, avec ses deux frères aînés, Louis et John, respectivement vétéran de la ma- rine résidant en Floride et directeur d'école à la retraite demeurant à Chicago.

Madame Prevost et ses trois enfants, de gauche à droite: Robert (le futur pape), John et Louis.

Robert chante dans la chorale et sert comme enfant de chœur et aspire à la prêtrise dès son plus jeune âge, et joue la messe à la maison avec ses frères, sur une table à repasser avec des bonbons en guise d'hostie. Tous les soirs après le repas, la famille se réu- nissait dans le salon pour réciter le chapelet.

Études

Robert obtient en 1977 un baccalauréat en mathé- matiques à l'université Villanova, un collège augus- tinien près de Philadelphie. Il rejoint les Augustins le 1er septembre 1977, pro- nonce ses premiers vœux le 2 septembre 1978 et fait profession solennelle le 29 août 1981. L'année suivante, il obtient une maîtrise en théologie à la Catholic Theo- logical Union de Chicago, et enseigne ensuite la phy- sique et les mathématiques à la St. Rita of Cascia High School de Chicago pendant ses études.

Prêtrise

Le noviciat de Robert Francis Prevost en tant qu'augustinien a eu lieu dans l'église de l'Immaculée Conception à Saint-Louis au Missouri. Il est ordonné prêtre dans l'ordre de Saint-Augustin le 19 juin 1982 à Rome par Mgr Jean Jadot. Il y prépare une licence en droit canonique à l'université pontificale Saint-Tho- mas-d'Aquin qu'il obtient en 1984. Sa thèse de doc- torat est une étude du rôle du prieur dans l'ordre de Saint-Augustin.

Il est ensuite envoyé en mission avec les Augustins au Pérou et devient chancelier de la prélature territo- riale de Chulucanas jusqu'en 1986. En 1987, il est rap- pelé aux États-Unis comme promoteur des vocations et directeur des missions pour la province augustine de Chicago. Il retourne en 1988 au Pérou, passant les dix années suivantes à diriger le séminaire des Augustins de Trujillo et à enseigner le droit canonique au sémi- naire diocésain, où il est également préfet des études. Il est juge au tribunal ecclésiastique régional et membre du Collège des consulteurs de Trujillo. Il exerce un mi- nistère paroissial à la périphérie pauvre de la ville.

En 1998, Robert Francis Prevost est élu supérieur provincial de la province augustine Notre- Dame-du-Bon-Conseil, qui couvre le Midwest améri- cain, et retourne donc à Chicago pour prendre ce poste le 8 mars 1999.

En 2001, Robert Fran- cis Prevost est élu prieur général des Augustins pour un mandat de six ans, renouvelé en 2007. Son élection en vingt minutes est l'une des plus ra- pides de l'histoire de l'Ordre. De 2013 à 2014, Prevost est directeur des études du prieuré Saint-Augustin de Chicago, ainsi que premier conseiller et vicaire pro- vincial.

De Chicago... à Chiclayo

Le 3 novembre 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo au Pérou. Installé le 7 novembre 2014, il reçoit la consé- cration épiscopale le 12 décembre (fête de Notre- Dame de Guadalupe) des mains du nonce apostolique au Pérou, Mgr James Patrick Green. Le 26 septembre 2015, il est nommé évêque de Chiclayo. La même an- née, il acquiert la nationalité péruvienne en vertu du concordat entre le Saint-Siège et le Pérou qui oblige les évêques à être des citoyens péruviens. Le 13 juillet 2019, il est nommé membre de la Congrégation pour le clergé.

Du 15 avril 2020 au 26 mai 2021, il est adminis- trateur apostolique du diocèse de Callao (Pérou). Le 21 novembre 2020, François le nomme membre du Dicastère pour les évêques.

Arrivée à Rome et cardinal

Le 30 janvier 2023, le pape François le nomme préfet du Dicastère pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, avec le titre d'archevêque-évêque émérite de Chiclayo. Il remplace à ces fonctions le cardinal Marc Ouellet, qui avait atteint la limite d'âge. Il prend ses fonctions le 12 avril 2023. En tant que préfet, il joue un rôle essentiel dans l'évaluation et la recommandation des candidats épiscopaux dans le monde entier, gagnant ainsi une plus grande visibilité au sein de l'Église catholique.

Le 30 septembre 2023, il reçoit le titre de cardi- nal-diacre de Santa Monica. Le 6 février 2025, le pape François élève Robert Francis Prevost au rang de car- dinal-évêque et lui assigne le diocèse suburbicaire d'Albano.

Il devient pape

Le 8 mai 2025, Robert Francis Prevost, 69 ans, est élu pape par le conclave après seulement quatre tours de vote, devenant ainsi le premier pontife américain et péruvien. 267e pape élu, il est considéré comme un candidat de compromis, pouvant faire le pont entre les camps progressistes et conservateurs. Mais ses déclarations passées, et celles de ses premiers jours comme pape, laissent entendre qu’il est définitive- ment de tendance «catholique», c’est-à-dire fidèle à la tradition de l’Église.

Par exemple, lors de sa première apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre après son élection, Léon XIV est apparu avec l'étole rouge pontificale tra- ditionnelle et la mosette, des vêtements que le pape François n'avait pas portés lors de son élection en 2013. Le dimanche suivant, il a chanté la prière du Re- gina coeli en latin. Et le 14 mai 2025, Léon XIV déclarait aux participants du jubilé des Églises orientales:

«L’Église a besoin de vous. Quelle contribution im- portante peut nous apporter aujourd’hui l’Orient chré- tien ! Combien nous avons besoin de retrouver le sens du mystère, si vivant dans vos liturgies qui impliquent la personne humaine dans sa totalité, chantent la beauté du salut et suscitent l’émerveillement devant la grandeur divine qui embrasse la petitesse humaine! Et combien il est important de redécouvrir, même dans l’Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, la valeur de la mystagogie, de l’intercession incessante, de la pénitence, du jeûne, des larmes pour ses propres péchés et pour ceux de toute l’humanité, si typiques des spiritualités orientales! Il est donc fondamental de préserver vos traditions sans les édulcorer ne serait-ce que par commodité, afin qu’elles ne soient pas cor- rompues par un esprit consumériste et utilitariste. Vos spiritualités, anciennes et toujours nouvelles, sont un remède.»

Déjà, les premiers paroles que Léon XIV a adres- sées à la foule lors de son élection le 8 mai, du haut de la loggia (balcon) de la basilique Saint-Pierre, nous remplissaient d’une grande espérance:

«Que la paix soit avec vous tous! Très chers frères et sœurs, telle est la première salutation du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Moi aussi, je voudrais que ce salut de paix entre dans votre cœur, atteigne vos familles, toutes les personnes, où qu'elles se trouvent, tous les peuples, toute la terre. Que la paix soit avec vous! C'est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous inconditionnellement...

«Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas! Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Alors, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, allons de l'avant. Nous sommes disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. L'humanité a be- soin de Lui comme pont pour être rejoint par Dieu et par son amour.»

Sa devise et ses armoiries

Les emblèmes pontificaux de Léon XIV reprennent ceux qu'il avait choisis lors de sa consécration comme évêque de Chiclayo au Pérou: une fleur de lys blanche sur fond bleu, représentant la Sainte Vierge Marie sous le titre d'Immaculée Conception, patronne du diocèse de Chiclayo. La partie inférieure représente une image qui rappelle l'Ordre de Saint-Augustin: un livre fermé sur lequel se trouve un cœur transpercé par une flèche. Cette image rappelle l'expérience de conversion de saint Augustin, qu'il expliqua par les mots «Vulnerasti cor meum verbo tuo», «Tu as trans- percé mon cœur de ta Parole».

Sa devise épiscopale (et maintenant sa devise comme pape) est: In Illo uno unum, expression tirée du commentaire sur le psaume 127 de saint Augustin d'Hippone, que l'on traduit par «En Celui qui est Un, nous sommes Un».

Dans une interview accordée aux médias du Vatican en juillet 2023, le cardinal Prevost lui-même a expliqué sa devise: «Comme le montre ma devise épiscopale, l'unité et la communion font partie du charisme de l'Ordre de Saint-Augustin et aussi de ma façon d'agir et de penser. Je pense qu'il est très im- portant de promouvoir la communion dans l'Église... Donc, en tant qu'augustinien, la promotion de l'unité et de la communion est pour moi fondamentale. Saint- Augustin parle beaucoup de l'unité dans l'Église et de la nécessité de la vivre».

Finalement, le 9 mai 2025, il terminait ainsi son homélie lors de sa première messe dans la chapelle sixtine, en présence des cardinaux, en parlant des pa- roles de saint Ignace d’Antioche:

«Les paroles (de saint Ignace d’Antioche) ren- voient de manière plus générale à un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministère d'autorité dans l'Église: disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu'Il soit connu et glori- fié (cf. Jn 3, 30), se dépenser jusqu'au bout pour que personne ne manque l'occasion de Le connaître et de L'aimer. Que Dieu m'accorde cette grâce, aujourd'hui et toujours, avec l'aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l'Église.»

C’est bien la grâce que nous souhaitons à notre Saint-Père le pape Léon XIV, et nous l’accompagnons de nos prières les plus sincères.

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